Un musicien entre en scène.
Après un bref salut, il prend place devant son piano et ouvre un cahier.
C’est sur les premières notes qui s’élèvent que commence ce récit singulier.
Un homme, la quarantaine passée, célibataire à la vie parfaitement réglée par l’alternance immuable du rythme trépident du travail
et de la quiétude du domicile, décide de commander une de ces créatures artificielles, vantées par les publicités et supposées combler
le vide que l’absence d’une compagne engendre inévitablement. Mais c’est en morceaux que celle-ci arrive.
A chaque étape, c’est la surprise, tant pour notre « héros » que pour le public : les jambes s’animent seules, puis c’est le tour du buste.
On y joindra la tête, arrivée tardivement, et qui s’exprime déjà dans sa boîte.
Puis, à la grande satisfaction de notre héros, arrivera son sexe… Le cœur, en revanche, arrive à l’insu de ce dernier et avec lui, les ennuis :
notre créature, chaque fois plus humaine, devient sujet de sa curiosité, de ses envies, de ses désirs cependant que notre héros perd irrémédiablement
le contrôle de ce qu’il considère comme sien…